Aristote, descartes
ARISTOTE, Poétique, 6, 1449 a 25-32 (éd. bilingue, trad. B. Gernez, Paris, Les Belles Lettres, (Classiques en poche), 2008, [2001], pp. 21-23) « La tragédie est donc l’imitation d’une action noble et achevée, ayant une certaine étendue, dans un langage relevé d’assaisonnements (ἡδυσμένῳ λόγῳ), dont chaque espèce est utilisée séparément selon les parties de l’œuvre ; cette imitation est exécutée par des personnages agissant et n’utilise pas le récit, et, par le biais de la pitié et de la crainte (δι´ἐλέου καὶ φόβου), elle opère l’épuration des émotions de ce genre (τὴν τῶν τοιούτων παθημάτων κάθαρσιν). J’entends par « langage relevé d’assaisonnements celui qui comporte rythme, mélodie et chant ; et par « espèce utilisée séparément le fait que certaines parties sont exécutées seulement en mètres alors que d’autres le sont à l’aide du chant.
ARISTOTE, Les politiques, 8, 7, 1342 a 5-15 (trad. P. Pellegrin, Paris, GF-Flammarion, 1990) « La passion qui assaille impétueusement certaines âmes se rencontre dans toutes, mais avec une différence de moins et de plus, ainsi la pitié, la crainte et aussi l’enthousiasme. En effet, certains sont possédés par ce mouvement, mais nous voyons que quand [ces gens] ont eu recours aux mélodies qui jettent l’âme hors d’elle-même, ils sont ramenés, du fait des mélodies sacrées, [à leur état normal] comme s’ils avaient pris un remède et subi une purification. C’est donc la même chose que doivent subir ceux qui sont plein de pitié aussi bien que ceux qui sont remplis de crainte, et d’une manière générale tous ceux qui subissent une passion et [tous] les autres dans la mesure où chacun a sa part dans de telles [passions], et pour tous il advient une certaine purification, c'est-à-dire un soulagement accompagné de plaisir. »
DESCARTES, Lettres à Élisabeth, 6 octobre 1645 (Paris, GF-Flammarion, 1989, p. 141) « Et il est aisé de prouver que le plaisir de l’âme auquel consiste la