Arrêt de la cour suprême des etats-unis d'amérique du 12 décembre 2000
Introduction :
Si l’arrêt de la Cour Suprême Bush vs Gore, rendu le 12 décembre 2000, reste célèbre ce n’est pas parce qu’il a soulevé chez le candidat démocrate aux élections présidentielles de 2000 une quelconque contestation de la décision de la Cour Suprême, puisque celui-ci s’y est plié (en se confortant à la tradition du fonctionnement de la démocratie américaine), mais parce qu’il marque un revirement de la jurisprudence de la Cour Suprême, et surtout parce qu’il traduit un manque de retenu dans une question plus politique que juridique. En effet lorsque la Cour Suprême accueillit la demande de rejuger la décision de la cour suprême de Floride elle savait qu’elle allait devoir justifier son intervention, puisque celle-ci décidait d’intervenir dans une affaire où sa compétence n’était pas évidente et qui avait de forts caractères politiques. La Cour Suprême a-t-elle outrepassée ses fonctions ? La Cour Suprême utilise des arguments juridiques pour justifier son intervention dans cette affaire, dont les portées seront bien plus politiques que juridiques.
I. Consciente des « limites de l’autorité judiciaire » la Cour Suprême justifie son intervention par des arguments juridiques.
A. Sa saisine est bien conforme à la Constitution.
- Elle ne se saisit pas de l’affaire elle-même. La Cour Suprême, juge constitutionnel, juge du droit et du fait en dernier ressort des juridictions fédérales, elle a aussi pour fonction de veiller au respect de la constitution et a une répartition de compétences entre les Etats et la fédération selon la Constitution. Mais elle ne peut se saisir elle-même d’une affaire, même si il y a une violation des lois fédérales ou de la