Avons nous besoin de croire ?
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◦Paul Valéry écrit dans le Préambule pour le Catalogue de l'Exposition d'art italien,, Paris, Gallimard, 1935 : «Nous observons autour de nous, dans les hommes et dans les œuvres, comme nous les éprouvons en nous-mêmes, les effets de confusion et de dissipation que nous inflige le mouvement désordonné du monde moderne. Les arts ne s'accommodent pas de la hâte. Nos idéaux durent dix ans ! L'absurde superstition du nouveau - qui a fâcheusement remplacé l'antique et excellente croyance au jugement de la postérité - assigne aux efforts le but le plus illusoire et les applique à créer ce qu'il y a de plus périssable, ce qui est périssable par essence : la sensation du neuf [...] Aucun de ces maîtres n'a pu croire que chaque artiste se dût créer une «esthétique» propre, et se faire de la nature une déformation qui lui appartînt exclusivement. Ils ne s'étudiaient point à se faire remarquer, mais à se faire longuement regarder - ce qui est fort différent. Étonner dure peu ; choquer n'est pas un but à longue portée. Mais se faire redemander par la mémoire, instituer un grand désir d'être revu, c'est là viser, non l'instant de l'homme qui passe, mais la profondeur même àe son être. Une œuvre qui rappelle les gens à elle est plus puissante que l'autre qui n'a fait que les provoquer. Ceci est vrai en tout ; quant à moi, je classe les livres selon le besoin de les relire qu'ils m'ont plus ou moins inspiré. Or, tout ce que l'on voit ici a été goûté, a séduit, a ravi, pendant des siècles, et toute cette gloire nous dit avec sérénité : «Je ne suis rien de neuf. Le Temps peut bien gâter la matière que j'ai empruntée ; mais tant qu'il ne l'a pas détruite, je ne puis