Bachelard
Bachelard reçoit l'influence de trois principaux courants de pensée : l'idéalisme allemand, l'épistémologie française et la psychanalyse.
L'idéalisme allemand[modifier]
Bachelard reprend à Kant l'idée que la théorie est antérieure à l'expérience. La connaissance objective est ainsi un processus de rationalisation de l'expérience sensible. Mais il critique le caractère a priori (universellement valide) que Kant assigne aux catégories. Les théories sont majoritairement erronées et la science avance en se corrigeant continuellement4.
Il reprend à Hegel l'idée que la rationalité est essentiellement dialectique, c'est-à-dire en mouvement. La connaissance scientifique est un aller et retour permanent entre la raison et l'expérience, et la raison se corrige elle-même, elle ne produit pas des théories figées, mais des théories qui évoluent. Bachelard propose ainsi une définition de la rationalité complexe et subtile, qui suit les articulations de son objet en l'intériorisant. Mais il critique le caractère « clos » de la dialectique hégélienne, qui se referme sur elle-même et forme un système achevé. Il élabore au contraire une raison « ouverte », qui se réforme et qui produit constamment, faisant avancer le savoir humain sans limite définie5.
Il réinterprète les notions nietzschéennes de désir, de puissance et d'ascension6, qu'il applique à ses psychologies du feu et de l'air.
L'épistémologie française[modifier]
Bachelard s'inspire du positivisme d'Auguste Comte pour fonder une approche moderniste, méthodique et historique de la science. Il substitue à la loi des trois états sa propre vision du processus scientifique, dont les étapes principales sont le « réalisme naïf », le « rationalisme » et le « surrationalisme » (ou « rationalisme dialectique »)7.
Il consacre à Lautréamont un livre éponyme, dans lequel il développe sa théorie de la poésie.
Il s'oppose à la conception du temps et du réel de Bergson dans L'Intuition