Baudelaire
Charles Baudelaire ( 1821-1867 )
Les fleurs du mal
La ville est un thème récurent dans Les fleurs du mal, et en particulier dans la catégorie Tableaux Parisiens, consacrée à des poèmes basés sur des scènes de vie urbaine.
C. Baudelaire rend dans ce recueile un veritable hommage à Paris, source d'inspiration pour lui.
Nous pouvons tout d'abord constater que dans le poème Rêve parisien, le poète idéalise à sa façon l'aspect du paysage parisien qu'il construit (« peint » à sa façon) à travers un rêve aux apparences surréalistes.
Il décrit Paris comme un tableau coloré et merveilleux : « entre des quais roses et verts » (l. 26), « palais infini » (l.14), « rideaux de cristal » ( l.18), « architecte de mes féeries » (l.37). Tout devient beauté, gaité : « Et tout, même la couleur noire, / semblait fourbi, clair, irisé » (l.41-42).
Cependant, les deux strophes finales forment un violent contraste entre son rêve et son brutal réveil, retour à la réalité, caractérisé par l'utilisation de l'adverbe « brutalement » (l.58), et l'adjectif « engourdi » (l.60). Tout redevient alors sombre et maussade, voir morbide : « La pendule aux accents funèbres » (l.57), « J'ai vu l'horreur de mon taudis » (l.54). Cette ambiance sombre et lugubre est présente lors de nombre des poèmes de Baudelaire évocant la ville.
L'évocation irréelle et rêvée d'une ville aux aspects nirvanesque oppose fortement la réalité d'une ville ( selon Baudelaire ) triste et maussade.
Dans le poème Soleil, le poète expose une vision de la ville plus nuancée que dans Rêve parisien ( contraste blanc/noir ).
Il décrit un paysage de ville et de champs, tous rassemblés par le soleil : « Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés / Sur la ville et les champs (...) » (l.3-4), et parle de lui, poète, en comparant son activité,« Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime » (l.5 ) avec son entourage urbain ; « Trébuchant sur les mots comme sur les pavés » (l.7).
Il compare également