Beaudelaire
Charles Baudelaire
Le sonnet A une passante appartient aux tableaux parisiens, il est donc lié à l'inspiration de la vie. L'univers urbain offre à Baudelaire des sujets de description, de narration, de réflexion. Mais le poète ne reste pas extérieur au spectacle de la rue. Il y participe à la recherche de rencontres décisives en quête de symboles qui font de ces spectacles et de ces rencontres les reflets d'un monde complexe, celui de la condition humaine, celui de sa propre vie. En ce sens, chaque rencontre est importante.
Introduction Le sonnet est construit sur un thème romanesque, celui de la rencontre. Mais il est traité dans une tonalité typiquement baudelairienne. On trouve l'éblouissement de l'attirance féminine, la recherche d'une nouvelle espérance pleinement heureuse et l'échec d'une relation qui laisse le poète désemparé. Lecture du texte
| |La rue assourdissante autour de moi hurlait. |
| |Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, |
| |Une femme passa, d'une main fastueuse |
| |Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ; |
| |Agile et noble, avec sa jambe de statue. |
| |Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, |
| |Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan, |
| |La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. |
| |Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté |
| |Dont le regard m'a fait soudainement renaître, |
| |Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? |
| |Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! |
| |Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,