Beckett fin de partie
p. 108 «pendant ce temps» à p.110 « rideau».
Dans Fin de Partie de Samuel Beckett, il y a trois monologues de Hamm. L'extrait que nous allons étudier est celui sur lequel la pièce s'achève.
Dans ce commentaire, nous nous demanderons en quoi ce monologue final est vraiment la fin annoncée par Beckett dans son titre.
Afin d'apporter une réponse à cette problématique, nous étudierons, dans un premier temps, le fait que la parole de Hamm semble être interminable, et en outre, le lien qui existe entre l'œuvre et le titre.
Tout d'abord, le monologue de Hamm est une parole qui n'en finit plus. En effet, il fait durer le récit de son histoire pour retarder la fin de partie annoncée dès la première scène par Clov (« Fini, c'est fini, ça va finir, ca va peut-être finir », p. 13). Hamm crée des silences, marqués par la didascalie « un temps », présente trente-et-une fois dans cet extrait. Il tente de meubler le temps avec des interjections comme « bon. », utilisé quatre fois ou encore avec des commentaires sur son propre récit tel que « joli ça. » (p.109). Bien que Hamm tente une fois de plus, dans la pièce, de raconter une histoire, il ne semble plus savoir quoi dire … L'essentiel de son discours ne réside pas dans le contenu mais dans l'importance de la communication avec l'Autre. Il ne s'agit pas d'expliquer mais simplement de dire à quelqu'un...Tout d'abord,Hamm s'adresse à Clov, puis lorsque Clov ne répond plus, il s'adresse à Nagg , son père. Pour Hamm, il s'agit de parler pour meubler le temps pour ne pas que cela s'arrête et l'histoire constitue une pause bienvenue dans un échange de répliques répétitifs et lassants.
Ce monologue ne se présente donc pas comme une fin, au contraire on assiste à la prolongation jusqu'à l'épuisement d'une histoire qui ne semble pas vouloir se terminer.
1/4
De plus l'histoire de Hamm n'a aucun sens. C'est une histoire sans fin, et sans finalité. Juste avant le passage