Bel-ami
Naturalisme et réalisme sont indissociables dans l’oeuvre de Maupassant. Ces deux courants artistiques sont une réaction au romantisme qui mettait essentiellement l’accent sur la place des sentiments et l’exaltation du « moi ». L’écrivain réaliste parcourt le monde de son regard critique, rien ne lui échappe, il est à l’affût du moindre détail. Stendhal et Balzac en ont ouvert la voie ; Zola l’exploitera différemment, de façon plus sombre encore.
La description de Duroy qui est faite au début correspond à une caractéristique de l’écriture réaliste. Un personnage à l’allure fière déambule le long des rues de Paris dans l’espoir de faire une rencontre. L’image qu’il renvoie définit un personnage correspondant à la population parisienne qui ne vit que de profits et de plaisirs représentés par des lieux précis et réels. Bel ami s’inscrit dans l’esthétique naturaliste dans la mesure où Duroy l’arriviste réussit à atteindre son but dans un milieu qui lui est propice, c’est-à-dire celui de la presse. Le personnage évoluera et sera analysé dans un monde où l’argent est facteur de pouvoir.
Duroy évolue dans un journal à la fin du XIXe siècle, un lieu où l’argent est source d’envie et de jalousie tout comme la société à laquelle il appartient. Les différentes classes sociales sont précisées ; la rue ou les bas-fonds et les Folies Bergère ; le monde des employés, des bureaucrates qui s’apparentent à des fonctionnaires timorés, un monde que Maupassant connaît parfaitement, le monde de la presse et celui des salons.