Biodiversité
Les élevages intensifs sont d’importantes sources de pollution.
Un élevage type de 200 000 saumons produit la même quantité de matières fécales qu’une ville de 62 000 habitants.
Les élevages de crevettes ont connu une croissance très rapide à partir des années 1970, stimulés par la demande des États-Unis, de l’Europe occidentale et du Japon. Les trois quarts de la production sont réalisés en Asie, le quart restant en Amérique latine. D’immenses surfaces de mangroves ont été défrichées pour installer des élevages, bouleversant des milieux qui abritent de nombreuses espèces d’animaux, et entraînant une forte érosion des sols et un affaiblissement de la protection contre les crues. Les étangs d’élevage sont abandonnés au bout de 3 à 5 ans d’exploitation en raison de la formation progressive d’une boue toxique au fond des bassins (mélange d’excréments et de produits chimiques) laissant une zone impropre à tout autre usage.
Comme dans tous les élevages intensifs, les maladies se propagent rapidement entre les animaux. Des élevages aquacoles entiers sont décimés et doivent être fermés quand cela survient. Pour limiter ce risque, les éleveurs traitent les animaux aux antibiotiques, antifongiques et autres pesticides. Cela pose un problème de santé publique lorsque des résidus d’antibiotiques se trouvent dans la chair des animaux consommés, ou qu’elle est contaminée par divers polluants. On constate par ailleurs la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques dans les sédiments situés sous les parcs.
Les élevages aquacoles sont une menace pour la faune sauvage. Les antifongiques, pesticides et autres produits chimiques contaminent les eaux. Les animaux qui s’échappent des enclos propagent les maladies contractées dans les élevages à leurs congénères sauvages. C’est ainsi que l’épidémie d’anémie infectieuse du saumon qui sévit dans les fermes aquacoles du Chili depuis 2007 a ravagé de nombreux