Bonheur but de la vie?
Quel rapport pouvons-nous nouer (ou dénouer) entre ces deux notions particulières de bonheur et d’existence ? Le bonheur, d’abord, comporte un paradoxe dans son essence même. Nous pouvons convenir que tous le recherchent et que tous les existants espèrent y parvenir. Néanmoins, comme le rappelait Kant dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, il nous est impossible d’en former un concept universalisable. Il est un pur produit de l’imagination. Nous recherchons ainsi quelque chose qui nous est propre. Peut-on cependant rechercher ce que l’on n’a pas perdu auparavant ? Le bonheur se présente donc comme un état de perfection qui nous a échappé et que nous chercherions à retrouver. Or, quand l’aurions-nous perdu ? Avant d’exister semble-t-il ! Comment cherchons-nous à le retrouver ? En existant semble-t-il aussi ! Par nos choix, nous déterminons nous-mêmes ce que nous sommes et nous cherchons à être heureux par la voie qui nous est propre. Or, il s’avère que l’existence ne semble pas être le lieu privilégié du bonheur. Nous pouvons faire ce triste constat devant tous les malheurs qui peuvent poncturer notre Histoire. Combien d’hommes, en effet, sont ou ont été heureux ? Si le bonheur est un but, à proprement parler, ce but est-il véritablement atteignable ou reste-t-il un idéal que nous n’atteindrons jamais ? Comment prétendre que le bonheur soit accessible dans l’existence alors que celle-ci semble le refuser