Bonheur naturel a l'homme
3245 mots
13 pages
« Heureux comme un bébé »… L’expression est courante, et semble fondée sur le roc de la certitude la plus inébranlable, (même pour les plus branleurs d'entre nous, et Dieu sait que certains le sont dans cette classe, avec bravoure et panache) : le sourire béat d’un nourrisson qui s’endort après avoir tété sa mère n’est-il pas le signe que l’être humain n’a besoin de presque rien pour être heureux ? Mais comment comprendre alors que les hommes consacrent tant d’énergie toute leur vie à travailler pour atteindre une rare satisfaction? Mystère insoluble ! Le bonheur est-il facile ou difficile ? Enigme insondable ! La joie elle naturelle à l’homme, ou nécessite-t-elle, - vade Retro, Satanas ! - une construction, un effort, voire même une insensée création laborieuse ? Cette question ô combien lancinante, même pour les plus starlettes de la croisette nous invite à nous interroger en métaphysicien sur la nécessité - et même, soyons fou ! - sur la véritable valeur de la culture au regard de la nature. Bref, "à quoi ça sert que Ducroq il se décarcasse?", comme le rappelait avec son flegme habituel le fils de Platon dans une pub télé encore inédite sur You Tube?
La première idée lumineuse qui s’impose immédiatement à la douce moiteur printanière de mon obscur esprit naïf tel le jet d'eau honteux qui jaillit fièrement de l'arrosoir troué d'un pompier face à l'incendie de la colline est que le bonheur est naturel à l’homme. Oui, j'ose l'affirmer contre le sourcil tyrannique de tous les proviseurs en jupon de l'Occident (et Dieu sait que certaines ont le sourcil redoutable et redouté!) : le bonheur est naturel ! Nous n'avons pas besoin de travailler ! Vous voulez une argumentation ? La voici : si on appelle bonheur un état général de plaisir, une simple joie de vivre, il semble évident qu’un tel état puisse être atteint spontanément, puisque la majorité des enfants et même des adultes qui se laissent aller à vivre selon leurs instincts éprouvent quasi immédiatement et