Commencez par vous demander pourquoi on vous pose la question afin de déterminer le problème du sujet. S’il faut choisir entre le bonheur et le respect du devoir, i l semblerait que nous soyons plus facilement tenté par le bonheur. En effet, ce dernier apparaît, en premier lieu comme la fin de notre existence : nous cherchons tous semble-t-il à être heureux. On imagine difficilement un individu qui pourrait souhaiter son propre malheur à moins de tomber dans le plus grand masochisme, mais là encore, il y éprouve un certain plaisir. Au contraire, le respect du devoir semble s’opposer assez souvent au bonheur. Faire son devoir c’est agir selon sa raison, c’est faire ce qui est bien même si cela s’oppose à notre intérêt particulier et à nos désirs. Faire son devoir n’est donc pas immédiatement une partie de plaisir. Au contraire, il faut généralement lutter contre ses penchants, ses envies, ses désirs. Le respect du devoir semble exiger un effort contre soi. Dès lors, vous pouvez commencer par souligner que dans les faits, nous préférons bien souvent l’obtention du bonheur au respect du devoir. En d’autres termes, nous préférons avant tout satisfaire nos désirs ou nos intérêts particuliers. Mais si dans les faits nous préférons l’obtention du bonheur, le faut-il ? En effet, il vous faut ici prêter une attention particulière à la formulation de la question : « faut-il ? ». Quand nous demandons s’il faut, nous nous interrogeons également sur l’exigence que cela implique. Si je dis : « Il faut faire cela » ou « il ne faut pas se comporter de telle ou telle manière », l’expression peut avoir plusieurs sens. Elle peut signifier : « si tu veux parvenir à tel but, il faut faire cela », renvoyer ainsi à une nécessité ; mais elle peut aussi renvoyer à une obligation : « Il ne faut pas agir comme cela », sous-entendu parce que c’est condamnable. Or, il y a une différence entre ce qu’on préfère, ce qui est nécessaire et ce qui est obligatoire.