Bonne gouvernance
Société civile et bonne gouvernance Sadikou ALAO, Président fondateur du GERDDES
LA BONNE GOUVERNANCE ET LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
A la fin de la colonisation française en Afrique, les structures administratives laissées en place dans la plupart des anciennes colonies à l’exception de la Guinée permettaient et ont effectivement permis pendant un certain temps un fonctionnement normal des jeunes Etats dans leur nouvel environnement constitutionnel. De même, l’assistance technique française a servi de garantie au bon fonctionnement de cet apprentissage de la gouvernance. Néanmoins, très rapidement, les nouveaux dirigeants ont réalisé les limites de leur pouvoir dans un tel cadre ; c’est ainsi qu’à travers des théories apparemment nationalistes, mais souvent démagogiques, le contrôle de l’administration par le politique s’est répandu entraînant un dérapage budgétaire, le recul de la neutralité de l’administration et à la longue, le recul de la croissance. Cette situation qui a aussi créé de nouvelles ambitions politiques (la politique étant de plus en plus perçue comme l’échelle la plus courte vers l’enrichissement personnel) a entraîné l’instabilité politique, faute de réelle perspective d’alternance. Le renouveau démocratique des années 90 a suscité quelques espoirs vite estompés ; les mêmes causes produisant les mêmes effets. Il était vain de demander à des administrations qui ont depuis longtemps oublié les notions de neutralité, de ne pas solliciter ou répondre aux sirènes des nouvelles élites politiques qui n’ont vu dans le renouveau démocratique qu’une relance de l’affairisme douteux qui avait pourtant tant nuit au développement du continent ; ignorants qu’ils sont de l’incontournabilité d’une gouvernance rationnelle en dépit de l’existence théorique de normes et d’embryons de structures démocratiques.
I. GENERALITES SUR LA BONNE GOUVERNANCE
Plusieurs définitions existent de la bonne gouvernance. Pour faire simple et rester dans notre sujet,