Candide chapitre 19
Chapitre 19
Introduction
Candide, ou l’Optimisme est un conte philosophique de Voltaire paru en janvier 1759. Le mot « candide » vient du latin candidus qui signifie blanc : cette étymologie sert ici à souligner la grande naïveté du personnage principal. Ici, Candide vient de quitter l’Eldorado, et se retrouve plongé assez brutalement dans la réalité de son époque.
Le Chapitre XIX est une partie ajoutée par Voltaire, et qui propose une dénonciation de la guerre qui vient s’ajouter à celle de l’intolérance. Surtout, ce chapitre dénonce de manière virulente la société esclavagiste. Certes, Voltaire n’est pas le seul à avoir pris parti sur ce sujet, puisque l’on retrouve par exemple cette thématique chez Montesquieu ; mais ce n’est pas la seule dimension développée dans cet extrait du roman, comme nous allons le voir.
Chapitre étudié
« La première journée de nos deux voyageurs fut assez agréable. Ils étaient encouragés par l’idée de se voir possesseurs de plus de trésors que l’Asie, l’Europe, et l’Afrique, n’en pouvaient rassembler. Candide transporté écrivit le nom de Cunégonde sur les arbres. À la seconde journée deux de leurs moutons s’enfoncèrent dans des marais, et y furent abîmés avec leurs charges ; deux autres moutons moururent de fatigue quelques jours après ; sept ou huit périrent ensuite de faim dans un désert ; d’autres tombèrent au bout de quelques jours dans des précipices. Enfin, après cent jours de marche, il ne leur resta que deux moutons. Candide dit à Cacambo : « Mon ami, vous voyez comme les richesses de ce monde sont périssables ; il n’y a rien de solide que la vertu et le bonheur de revoir Melle Cunégonde. — Je l’avoue, dit Cacambo ; mais il nous reste encore deux moutons avec plus de trésors que n’en aura jamais le roi d’Espagne ; et je vois bien de loin une ville que je soupçonne être Surinam, appartenante aux Hollandais. Nous sommes au bout de nos peines et au commencement de notre félicité. »
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