Candide
La parodie est omniprésente dans le conte. Voltaire se sert de genres à la mode pour exprimer le plus efficacement ses idées. Deux catégories littéraires sont particulièrement parodiées : le conte et le roman sentimental.
Le conte
Les caractéristiques du conte sont observées tout en étant poussées à l’extrême. Le monde initial du château rappelle l’univers des contes de fées. L’élément perturbateur que constitue le baiser échangé avec Cunégonde pousse le héros à chercher un rétablissement de sa situation initiale. S’adjoint alors le genre du roman d’éducation, puisque Candide évolue grâce à la multitude d’épreuves qu’il traverse. Il comprend mieux le monde et acquiert une autonomie. Ainsi, la métairie semble correspondre à l’idéal auquel parvient le héros après de multiples tribulations. Ayant tout perdu, il finit plus heureux encore qu’au début : en plus d’avoir retrouvé celle qu’il a aimée, il acquiert une quiétude et une forme de bonheur.
Mais à la différence du conte traditionnel, les péripéties sont volontairement invraisemblables et exagérées. L’amour de Cunégonde se transforme en pitié et le bonheur se réduit à manger « des cédrats confits et des pistaches ». Cette fin n’a rien de commun avec l’épilogue des contes, qui offre au héros de nombreux enfants, la richesse, la royauté ou d’autres caractères propres à faire rêver.
Candide est rendu au monde avec une réalité froide à appréhender. Lui qui n’a pas été capable de se satisfaire de l’Eldorado (XVIII) parvient à une vie certes sage, mais finalement modeste. Le merveilleux du conte s’abîme alors dans une série de déceptions poussant le lecteur à remettre en question ses propres illusions.
Le roman sentimental
Le roman sentimental est également tourné en dérision. Cunégonde est l’objet du désir qui pousse Candide à tuer, à fuir et à quitter l’Eldorado. Toujours tourné vers cet amour inaccessible, il ne voit qu’elle, en partie sans