Caractéristiques de la tragi-comédie dans le cid de corneille
Sur la scène française, la tragédie et la comédie ont relativement peu évolué depuis leur consécration au XVIIème siècle –et surtout la définition des règles des trois unités dans l’Art poétique de Nicolas Boileau en 1674-, jusqu’à la « bataille d’Hernani » qui a permis aux romantiques l’instauration de nouveaux genres moins strictement codifiés. Mais quelle était cette codification et comment s’est-elle édifiée à l’époque dite « classique »? En prenant pour exemple et point de départ Le Cid de Corneille, nous nous pencherons sur les caractéristiques de la tragédie et de la comédie et montrerons en quoi la tragi-comédie constitue un genre à part, mal accepté par la critique en 1637 puisque Le Cid a donné lieu à une célèbre querelle en raison de ce que Scudéry, dans ses Observations sur « Le Cid », accuse être un manque de vraisemblance et une violation des « principales règles du poème dramatique ». Quelles sont les règles de la tragi-comédie, ou plutôt quelles règles Corneille a-t-il enfreintes pour que son Cid ne puisse être considérée comme une tragédie bien qu’elle en revête la forme –pièce en cinq actes, langage élevé, alexandrins-? À première vue, si nous ne basons notre analyse que sur le texte définitif de 1682 (en ignorant donc la scène d’exposition présente dans la version de 1637, et autres détails qui ont valu à Don Gomès le surnom de « fanfaron » dans la critique de Scudéry), le seul élément qui semble relever véritablement de la comédie est le dénouement heureux de la pièce, laquelle s’achève sur la promesse de mariage de Rodrigue et Chimène et non sur la mort des héros, chute quasi-nécessaire de toute tragédie depuis l’Antiquité. Car la fatalité est une des caractéristiques principales de ce genre, et ce qui le distingue notamment du drame romantique qui lui est ultérieur; voilà en partie pourquoi Roméo et Juliette de Shakespeare a parfois été considérée, d’une part comme un