Caractéristiques de l'intelangue des roumanophones
Analyse d’erreurs relevées dans des copies d’examen (DELF)
Introduction Nous proposons un travail qui s’est construit autour de l’analyse d’erreurs relevés dans les copies des roumains qui ont passé l’examen DELF, niveau B1 scolaire à l’Institut français du Bucarest. A travers cette analyse, nous tenterons de décrire « la langue de l’apprenant » à un moment donné du processus complexe de l’apprentissage d’une langue étrangère (LE). Pour constituer un cadre théorique cohérent, nous avons essayé de faire une sélection des articles consultés qui soient en accord avec notre analyse. Ce cadre est assez réduit parce que nous avons voulu consacrer plus d’espace à l’analyse que proposons dans la deuxième partie de ce travail. Dans la dernière partie, nous tenterons une caractérisation de l’interlingua des apprenants roumains.
I. Le cadre théorique Le statut accordé à l’erreur dans le processus d’appropriation d’une langue étrangère (LE) a changé à travers le temps en fonction de la démarche d’enseignement des langues adoptée et du modèle psychologique qui lui était associé. Ainsi, l’erreur était vue comme une faiblesse, le résultat d’un enseignement inadéquat dans le cadre de la méthode grammaire/traduction ou des méthodologies audio-orales, exclue dans ce dernier cas parce qu’elle était considérée comme un accident indésirable. Mais la situation évolue à partir des années 1970 grâces aux approches qui privilégient la communication et voient dans la production d’erreurs un repère majeur dans le procès d’apprentissage. En même temps, les théories de références changent, avec le passage du constructivisme au cognitivisme comme modèle dominant dans le domaine des apprentissages langagiers. Pit S. Corder a largement contribué dans les années ’60-70 à donner un statut positif aux erreurs en partant de l’idée qu’il vaut mieux les considérer non pas