Certitude et foi
a) La faiblesse de la croyance peut à bon droit être dénoncée si la foi est refuge ou consolation. mais ce que Pascal veut établir, c'est que la vraie foi ne peut pas être une vérité consolante : la consolation est indigne de la croyance et ne saurait être capable d'assurer le salut. Or la vrai foi n'a rien de consolant, elle ne se complaît pas dans la platitude béate du pharisianisme : elle est au contraire tragique. Pascal peut donc dire : . Le critère ici est celui de la certitude : l'athéisme n'exprime en rien la force s'il est buté d'avance dans une certitude facile. En ce sens, ce n'est pas la foi qui est faible mais la certitude : un foi trop certaine est aussi suspecte qu'un athéisme trop sûr de lui.
Spinoza oppose foi et philosophie, tant en ce qui concerne leurs fondements que leur finalité. La foi repose sur la révélation et viseà l'obeissance, et non à la vérité : l'écriture ne condamne pasl'ignorance mais l'insoumission. Devant ces deux voies, le choix de Spinoza apparaît entre les lignes : seule la philosophie conduit au salut, c'est-à-dire à la libération à l'égard de la servitude des peurs et des passions. Cette voie repose sur le gouvernement de la raison, et non sur la soumission de celle-ci à la et aux préjugés. De plus, si elle mène à la vérité, elle mène aussi à Dieu.
b)L'enjeu de la question posée se comprend alors entre deux extrêmes, les deux facilités : le dogmatisme, c'est-à-dire la prétention à détenir une vérité absolue et exclusive; et le scepticisme, qui professe qu'aucune idée ne vaut. Le scepticisme de Montaigne est un exemple de cette recherche d'équilibre : ce n'est pas un scepticisme de repli, sûr et facile, mais l'affirmation que la vérité ne se possède pas. Cela n'empêche pas Montaigne d'exalter la valeur de la vraie foi, qui doit refuser la faiblesse :