Charogne

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2.2 ) L’ironie à l’égard de stéréotype amoureux Cependant, cette figure féminine est trop curieusement associée à la charogne pour que sa vision ne soit pas ironique. Ainsi, au vers 37, le poète compare cette femme à la charogne en ravalant la femme au rang d’ordure : « et pourtant vous serez semblable à cette ordure ». Dès lors les vers 39 et 40 ne peuvent s’entendre que sur le mode ironique, d’autant plus que « passion » est lié à « infection » par la rime et même par la diérèse, dans chaque cas. Dans les vers 41 à 44, la poète insiste sur l’antithèse entre « reine des grâces » et « moisir parmi les ossements ». Dans la dernière strophe, on observe un glissement du motif de l’amour à celui de la mort, d’Eros à Thanatos, puisque ce sont désormais les vers qui embrasse la femme aimée. De fait, l’amour lui-même semble mort dans le dernier vers : « de mes amours décomposés ! ». En réalité, l’adresse à la femme aimée, suit, dans les trois dernières strophes le mouvement de dégradation que l’on avait déjà dans les strophes consacrées à la charogne : la femme devient semblable à l’ « infection », puis disparaît sous terre, dévorée par la vermine. Ces éléments montrent l’aspect parodique de la déclaration d’amour à la femme. La poésie humaniste sublime la beauté de la femme ; mais ici, le poète la assène cruellement sa fin prochaine et sa décomposition ! L’ironie montre cependant une réflexion sur l’art poétique. III – L’ironie à l’égard du spectacle de la nature et une réflexion sur l’acte poétique 3.1 ) L’ironie à l’égard des clichés poétiques L’ironie à l’égard des poèmes dédiés à la femme aimée sous forme de Vanités est perceptible dans les brusques changements de registre de langue et de style : on passe ainsi assez systématiquement d’un style élevé et noble à un style bas, qui donne dans le vulgaire au vers 3, dans l’érotique, dans la deuxième strophe, dans le prosaïque au vers 10, dans l’horrible aux vers 15 et 16. A chaque fois, ces

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