Chateaubriand, mémoires d'outre-tombe, 1850, livre iii, chap. vi
Le texte étudié est extrait de Mémoires d'outre-tombe de Chateaubriand. Écrit en 1850, cette œuvre s'inscrit dans un mouvement romantique. À cette époque, la raison disparaît au proft d'une sensibilité et d’un individualisme accru. Chateaubriand en écrivant ses Mémoires promet une étude de sa vie antérieure, une réfexion sur ses actions passées : un récit porté sur lui. Le thème du moi qui souffre est donc de plus en plus abordé ; notamment via le spleen, la mélancolie. Dans cet extrait l'auteur décrit sa sœur : Lucile. L'histoire n'est pas strictement portée sur lui : la description commence par un point de vue purement physique : « elle était grande » (l.1) et avait de « longs cheveux noirs » (l.2). Afn de s’attarder plus longuement sur l'étude de la psychologie du personnage et la relation qu'il entretenait avec elle. On retrouve alors la première nature du texte : l'autobiographie : le récit de soi. Chateaubriand réféchit, grâce au recul dont il bénéfcie dorénavant, à sa vie passée ; et donc par-là à ses relations. Par certaines pensées, l'extrait reste fnalement porté sur le moi de l'auteur. Ainsi le deuxième paragraphe commence par « Lucile et moi »(l.5) et se centre essentiellement sur le rapport entre les deux personnages : Chateaubriand voit en sa sœur une amie, et Lucile voit en lui un protecteur. Elle a besoin de son frère dans ses moments de désespoir qu'elle fnit par communiquer à Chateaubriand. Dans la seconde partie du texte, l'histoire se porte plus sur la mélancolie même de Lucile et ses habitudes. Lucile fait une lecture pieuse tous les soirs au même endroit, et semble presque être décrite comme une sorcière, une magicienne qui aurait des pouvoirs prophétiques et la capacité d'entendre des « trépas lointains » (l.28).
Nous nous demanderons en quoi la description de sa sœur, autant d'un point de vue physique que psychologique, permet à Chateaubriand de réféchir sur l'homme qu'il