Classicisme

2843 mots 12 pages
Classicisme, encyclopédie Universalis

1. Tentative de délimitation 2. L’esprit du classicisme 3. Le sort du classicisme

I. Tentative de délimitation

Il est trop clair que ceux que nous dénommons aujourd’hui les classiques, en France ou hors de France, n’ont jamais connu ce terme et ne se le sont jamais appliqué à eux-mêmes. Voltaire ne les a pas davantage appelés ainsi. C’est uniquement à l’époque de la Restauration et du règne de Louis-Philippe que, pour combattre les jeunes romantiques en rébellion contre tout académisme et assoiffés de nouveautés, dont beaucoup venaient de l’étranger, des critiques conservateurs ont consacré comme modèles seuls dignes d’être étudiés au cours des humanités les écrivains du siècle de Louis XIV. Il est d’ailleurs également évident que bien des ouvrages parus exactement à la même époque que les tragédies de Racine ou les oraisons de Bossuet sont dénués des vertus de noblesse, d’harmonie, de sérénité et impersonnalité artistique que l’on attribue d’ordinaire aux classiques : ce sont par exemple Le Repas ridicule de Boileau, le Roman bourgeois de Furetière…

L’adjectif classicus désignait en latin une certaine classe de citoyen. Ce sens a disparu dans les langues de l’Europe moderne, même chez les historiens qui, influencés par le marxisme, insistent pour faire des œuvres de Pascal, de Boileau, de Racine, de La Bruyère des livres issus d’une classe dite bourgeoise. Très tôt, l’adjectif a désigné des ouvrages dignes d’être étudiés dans les classes et, par extension, des ouvrages de premier rang, capables de durer, et comparables aux meilleurs livres que nous aient légués les Grecs et les Romains. Pendant longtemps, les professeurs de France et d’ailleurs ont élu, à l’exclusion de Rabelais et même de Montaigne, de Diderot et des romanciers du XIX°, quelques grands écrivains de l’époque de Louis XIV. Il était de coutume d’affirmer que la langue française voit alors un point de perfection qui avait fait de la

en relation

  • Classicisme
    542 mots | 3 pages
  • Classicisme
    742 mots | 3 pages
  • Louis xvi, un roi réformateur ?
    916 mots | 4 pages
  • Classicisme
    1175 mots | 5 pages
  • Classicisme
    348 mots | 2 pages
  • Le classicisme
    1168 mots | 5 pages
  • Classicisme
    1236 mots | 5 pages
  • Classicisme
    307 mots | 2 pages
  • Classicisme
    644 mots | 3 pages
  • classicisme
    455 mots | 2 pages
  • Classicisme
    3235 mots | 13 pages
  • Classicisme
    1003 mots | 5 pages
  • Classicisme
    310 mots | 2 pages
  • Classicisme
    331 mots | 2 pages
  • Classicisme
    340 mots | 2 pages