« La Ville lumière n'a pas inspiré Mario Draghi », notait hier un analyste de la banque ING, après la réunion, à Paris, du conseil des gouverneurs de la BCE. De fait, le président de la Banque centrale européenne n'a pas été particulièrement éclairant sur la future politique monétaire de la zone euro. En dépit d'une reprise qu'il a qualifiée de « faible, pas équilibrée et fragile », le principal taux directeur de la banque, à son niveau le plus bas depuis cinq mois à 0,5 %, n'a pas été réduit, même si les gouverneurs ont engagé un débat à ce sujet. Une majorité d'entre eux ont considéré que « l'amélioration de la situation économique ne justifiait pas cette discussion ».
Relancer la machine
Mario Draghi a toutefois redit que la politique accommodante de la BCE serait maintenue aussi longtemps que nécessaire, comme il le répète depuis juillet. La Banque centrale reste particulièrement attentive à l'accès des banques aux liquidités financières, condition sine qua non de la consolidation de la reprise économique dans la zone euro. La semaine dernière, devant le Parlement européen, Mario Draghi avait évoqué la possibilité de déclencher une nouvelle opération de refinancement à long terme des banques ( LTRO) qui permettrait de limiter la hausse des taux d'emprunt sur le marché interbancaire. Hier, il est resté assez vague sur le sujet : « Personne ne veut qu'un accident de liquidité n'intervienne d'ici la reprise. (...) Nous somme prêts à utiliser tous les instruments disponibles, y compris le LTRO », pour soutenir l'activité de crédit en zone euro. Mais il n'a pas mis particulièrement l'accent sur ce dernier. « Peut-être les effets négatifs des précédentes expériences de ce genre qui ont débouché sur une baisse des prêts au secteur privé » ont-elles refroidi les ardeurs de la BCE, fait valoir Michael Schubert, de la Commerzbank. Les 1.000 milliards d'euros alloués aux banques en 2012 n'ont en effet pas permis de relancer la machine de crédit comme l'espérait la