Comment les autres forment l'enfer dans huis clos
La présence des autres personnages dans la pièce est embarrassante, et de plus elle est obligatoire. Les personnages ne peuvent s'échapper, il n'y a pas de refuge, pas de repos. Il fait toujours jour, la lumière est très forte, tout ce qu'ils font sera vu. Ils ne peuvent pas fermer les paupières ; ils ne pourront pas se cacher dans le sommeil. La pièce où ils sont enfermés est petite, il n'y a pas d'endroit où l'on puisse se cacher pour être seul, pour avoir un peu d'intimité. Il n'y a pas de livres, qui pourraient permettre pour un moment d'oublier la présence des autres, en entrant dans l'histoire fictive. Personne ne peut s'abîmer dans une contemplation narcissique, car il n'y a pas de miroir. Pour se connaître, il faut passer par le regard des autres. Il n'y a rien dans la pièce qui leur permette d'oublier la présence des autres. Il faut « vivre les yeux ouverts » (p 19).
En même temps qu'ils ont tous les trois besoin des autres, ils veulent s'échapper et se cacher. Les autres leur font mal psychologiquement. Ils se forcent les uns les autres à raconter les crimes qu'ils ont commis sur terre. C'est un tourment, une plaie, surtout pour Estelle, qui a beaucoup de mal à avouer son histoire. Nous pouvons distinguer un triangle de