Commentaire composé iii-3 andromaque
Andromaque ; Acte III, scène 8
INTRODUCTION
Andromaque, tragédie créée le 17 novembre 1667 est considérée comme le chef d’œuvre de Racine et le début de son succès. Dès lors il s’impose comme le meilleur dramaturge du 17e siècle. L’action se situe après la légendaire guerre de Troie remportée par les Grecs. Andromaque, captive de Pyrrhus doit choisir entre rester fidèle à son défunt mari et la vie de son fils, Astyanax. A travers ce choix, on découvre l’horreur de la guerre mélangée à la beauté de l’amour. Comment dès lors, Andromaque exprime-t-elle son désir de rester à la fois une mère protectrice, une veuve fidèle au souvenir d’Hector, et une princesse consciente de ses devoirs ? Tout d’abord, nous nous attacherons à montrer l’aveuglement d’Andromaque lié à l’évocation de ses souvenirs de la guerre, puis son retour à la lucidité lui faisant prendre conscience du dilemme auquel elle fait face.
1. Première tirade : L’aveuglement d’Andromaque, registre épique
Dans la première tirade, on assiste à l’état d’aveuglement d’Andromaque.
Princesse déchue de Troie, Andromaque ne se console pas de l’effondrement de sa patrie. Sa fidélité envers Hector se double d‘un patriotisme aussi douloureux qu’aigu ; et ses propres malheurs se confondent avec ceux de sa nation. Andromaque porte le deuil de son « peuple » pour qui la « nuit cruelle » qui vit la chute de Troie fut « une nuit éternelle » (v. 997-998). Prisonnière de Pyrrhus, Andromaque ne dispose d’aucun moyen pour aider ses sujets ; du moins continue-t-elle de les plaindre et de compatir à leurs souffrances. La répétition des sons [on] contenus dans « Songe » ainsi que l’allitération en [ze] suggèrent une plainte assourdie. La veuve d’Hector fait beaucoup de répétitions, elle répète les termes « oublier », « nuit », « cette nuit éternelle » (vers 998), « cette nuit cruelle » (vers 993). Les anaphores sont aussi présentes : « dois-je » (vers