Commentaire "discours de la servitude volontaire"
Texte 1 : Discours de la servitude volontaire (ou contr’un) d’Etienne de la Boétie, rédigé en 1548 et publié en 1574. I) Présentation et problématique
Etienne de la Boétie (1530-1563) issu d’une famille de magistrat passe son enfance à Sarlat, en Dordogne. Il fait des études de droit, rédige ce discours à l’âge de 16 ans et devient par la suite conseiller au parlement de Bordeaux à 23 ans. Il se lie d’amitié avec Montaigne, qui lui rendra hommage dans son œuvre Les Essais.
Contr’un : ce récit eut une postérité importante, il fut considéré comme le traité politique de l’humanisme naissant (avec le prince de Machiavel) car il s’efforce de résoudre un des paradoxes les plus aigus de la condition humaine : pourquoi l’Humanité éprise de liberté accepte-t-elle la soumission aveugle à l’autorité d’un tyran ?
Des penseurs de l’émancipation vont faire de ce texte la clé de leur réflexion. C’est le précurseur de l’anarchisme et de la désobéissance civile. * En quoi s’agit-il d’un texte audacieux et subversif ? * Plan : 1) Le paradoxe de la servitude (ou paradoxe brulant) 2) Un pamphlet politique et une réflexion éthique II) Etude du texte A) Le paradoxe de la servitude 1) Le titre : un oxymore
Le titre « servitude volontaire » évoque la puissance du tyran à forcer le peuple à se laisser faire. Cela désigne l’esclavage de ces « pauvres gens » du fait de leur passivité quant à leur condition. Ils deviennent alors esclaves à cause d’eux-mêmes. Cette condamnation vise le maître et le peuple.
C’est un réquisitoire plus ou moins véhément. Le roi est un brigand mais le peuple ne fait qu’accepter et accentuer cet aspect que l’on accorde au roi. 2) Le jeu des pronoms et des déterminants
Les pronoms personnels et les déterminants possessifs définissent une opposition forte et récurrente entre « vous » - « votre, vos »