Ce texte de Michel Foucault intitulé « Le grand renfermement » est un chapitre extrait du livre « Histoire de la folie à l’âge classique ». Il traite du tournant au 17e siècle qui amène l’enfermement d’une partie de la population sur le premier modèle similaire à l’internement. Il l’introduit par la conceptualisation de la folie pour Descartes, avant d’analyser les transformations qui ont eu court dans toute l’Europe pour cette période par une restructuration administrative des lieux d’enferment et des personnes enfermées, suivi d’une adaptation théologique de l’église en « désacralisant » la misère. Le rôle de l’enferment est d’une double utilité, puisqu’il sert de régulateur sociale et économique au moment des récessions économiques. Ces prises de disposition sont les indicateurs d’un changement idéologique globale ce formant autour d’une nouvelle valeur éthique : le travail.

Descartes définit l’absence de folie par le doute, car il amène, conduit par la raison, inévitablement à se défaire des illusions. La folie est exclue de l’homme de raison qui servira à toute conceptualisation intellectuelle de l’âge classique. Dans toute l’Europe, on trouve à la même époque, une restructuration administrative des bâtiments, qui servaient aux indigents ou aux lépreux, en des institutions d’enfermement entre le juridique et l’exécutif. Ces bâtiments administrés conjointement par l’église, la royauté et la bourgeoisie sont des juridictions à part qui peuvent enfermer toute la partie de la population sous son autorité qu’on peut définir par les indigents, les fous et certaines personnes sous un arrêté juridique ou royal. Cette institution possédant tous les pouvoirs sur ces enfermés, sans statut, dépend d’un système financier étatique et laïque par l’imposition ou des dons. Le pouvoir religieux, protestant et catholique, a rendu possible cette transformation par la laïcisation de ses œuvres et une adaptation théologique. En effet, elle « désacralise » la misère et la folie