compréhension et expréssion ecrite
De tous les empires bâtis au cours de l’Antiquité, celui que maîtrise la puissante Rome est l’un des plus marquants. D’une part parce qu’il impose son autorité sur les rivages de la Méditerranée, du Nord de l’Afrique aux limites de l’Angleterre, de l’Espagne à la Turquie actuelle. D’autre part parce qu’il laisse dans la mémoire des hommes un souvenir durable. A l’époque du Moyen Age, quelques souverains ambitieux (Justinien ou Charlemagne) conservent l’espoir de restaurer l’œuvre politique des Césars d’autrefois dont ils s’imaginent être les héritiers légitimes. La longue construction des états européens tels que nous les connaissons souligne le renoncement au rêve d’universalité que les Carolingiens entretiennent au long de leur règne.
La tradition rapportée par les auteurs latins veut que Rome ait été fondée au VIII° siècle avant notre ère par le premier roi légendaire de la cité, Romulus. Les fouilles des archéologues modernes remettent en cause depuis longtemps maintenant les récits de Tite Live quand il retrace les premiers pas de la ville. Aux origines de l’histoire romaine, un site idéal : plusieurs collines dominant une plaine marécageuse qu’un large fleuve, le Tibre parcourt jusqu’à la mer. L’occupation des lieux est bien antérieure à la date que les écrivains anciens avancent lorsqu’ils s’intéressent aux débuts de la capitale impériale. Des populations de pasteurs et d’agriculteurs s’installent sur les hauteurs de la région parce qu’elles offrent un refuge salutaire au moment des crues du Tibre. La mise à jour récente des restes d’habitations sommaires, de simples huttes sans grand confort, conduit les spécialistes à penser que Rome naît de la fédération (L’union) de villages primitifs, rassemblés dans les limites de fortifications rudimentaires.
Au long des premiers chapitres de son œuvre, Tite Live s’attarde sur une période encore très incertaine de Rome : la royauté. Une succession de souverains