Compte rendu de l'ouvrage la littérature de jeunesse en questions
(sous la direction de Nathalie Prince. Presses universitaires de Rennes, 2009)
Institutionnalisée par les programmes d’enseignement de l’Education nationale, la littérature de jeunesse a fait depuis quelques années une entrée remarquée sur la scène universitaire, à la fois comme objet de recherche et comme objet de formation. Face à l’urgence des besoins et de la demande, les ouvrages de référence se succèdent pour tenter de définir celle-ci, convoquant tour à tour son histoire, ses thèmes, ses formes et ses supports, la question sous-jacente qui anime le monde universitaire étant le plus souvent celle de sa problématique littérarité. On saura gré à ce nouvel ouvrage de témoigner (parfois à son insu) des questionnements inscrits dans un contexte d’enseignement universitaire « à l’essai ».
La littérature de jeunesse en question(s) rassemble en effet, pour reprendre les termes de Nathalie Prince, « diverses conférences qui se sont tenues au sein d’un séminaire de Master consacré à la littérature de jeunesse, mis en place depuis septembre 2004 à l’Université du Maine. » Six chapitres pour accueillir six contributions qui croisent des approches génériques (l’album, les cycles et les séries, la culture médiatique) et l’analyse d’œuvres singulières à valeur exemplaire (Contes du Chat perché, Peter Pan, Le Seigneur des anneaux). Parce que les sujets abordés soulèvent quelques-unes des questions cruciales de ce champ littéraire, l’ouvrage se propose de faire « mieux connaître la littérature de jeunesse, ses paradoxes, ses étrangetés et ses évidences ». Mais sa véritable particularité tient à l’adjonction, à la suite de chacune des contributions, d’un ensemble de questions posées par les étudiants, les enseignants et les bibliothécaires, et des réponses apportées par les intervenants. Leur présence se justifie selon Nathalie Prince par leur « qualité » et leur « variété » qui permettent, face à « des textes finis », d’ouvrir le