Extrait de : Paris-Moscou. 1900-1930, Paris : Editions Centre Pompidou, 1979,
p.382-390

Au milieu des années 20, la doctrine artistique des premières associations d'architectes soviétiques,
I'ASNOVA (Association des nouveaux architectes) et l'OSA (Union des architectes contemporains), prend une forme définitive. Tous ces créateurs se proposent de contribuer aux grandes tâches de la construction du socialisme. Ils soulignent la nécessité de garder un lien très étroit avec l'époque contemporaine et d'utiliser au maximum les données de la science et de la technique. L'incompatibilité de leurs objectifs, qui apparaît dans les discussions animées de ces années-là, se joue sur les problèmes fondamentaux de la création architecturale : rapports de l'architecture et de la technique, de l'espace et de la masse, expression plastique, essence même de l'esthétique dans l'œuvre architecturale.
L'Association des nouveaux architectes, fondée en juillet 1923 sur l'initiative des professeurs du
Vhutemas, N. Ladovski, N. Dokoutchaïev, V. Krinski, etc., avance l'idée d'une synthèse de l'architecture et des différentes formes artistiques permettant l'apparition d'un art nouveau. L'objectif final des membres de l'Association est d'atteindre à la « ratioarchitecture ».Le travail de I'ASNOVA se fonde sur la doctrine de N. Ladovski et se poursuit non seulement à partir des lois objectives présidant à l'élaboration de la composition et de la forme architecturales, mais aussi par l'étude rigoureuse de leur perception rationnelle, indispensable à la meilleure orientation possible de l'individu, aussi bien dans des édifices isolés que dans la ville. Le gratte-ciel imaginé par V. Krinski pour le centre de
Moscou et le quartier d'habitations de Khavsko-Chabolovka, construit par l'architecte N.T Ravine dans la banlieue de Moscou obéissent au même « rationalisme de la perception ». Les membres de
I'ASNOVA introduisent dans l'enseignement de l'architecture une méthode «