Ce poème est lun des premiers que Rimbaud écrit ; il a 16 ans. 1) a À la lecture du titre et de la première strophe, le lecteur peut sattendre à un texte heureux. En effet, le champ lexical est celui de la lumière : argent, rayon, luit auquel sajoute le champ lexical de la joie : verdure, chante, mousse. De plus la rivière apparaît comme une bienfaitrice (accrochant des haillons dargent) b Dans la deuxième strophe apparaît un soldat dont le poète nous dit quildort (v. 7). c Le dernier vers du poème nous révèle, brutalement, la vérité, la réalité tragique : le jeune soldat ne dort pas, il est mort : Il a deux trous rouges au côté droit. Ces deux trous rouges contrastent avec le trou de verdure du premier vers. Opposition entre la nature sereine, joyeuse du premier vers et lhorreur de la mort dans le dernier vers. d Cependant, une relecture attentive pouvait laisser présager une issue fatale. Le poète joue sur la ressemblance entre le sommeil et la mort : bouche ouverte, dort, étendu dans son lit vert, berce-le, tranquille. Mais aussi : pâle, enfant malade, il a froid, les parfums ne font pas frissonner sa narine. 2) a Ce poème est composé en octobre 1870, c’est-à-dire au début de la guerre franco-prussienne qui sera un désastre militaire et politique pour la France. Napoléon III abdique. Le traité de Francfort (10 mai 1871) donne lAlsace et la Lorraine à lAllemagne. [pour plus de détails voir votre manuel dHistoire.] b Le glaïeul est une fleur (grande variété de couleurs) dont le nom vient du latin gladiolus, gladius = glaive, épée, en raison de la forme de ses feuilles longues et pointues. Ici cette fleur symbolise la guerre. Même étymologie que gladiateur. De plus glaïeul sonne comme deuil. c Par ce poème, Rimbaud dénonce la guerre. Il oppose la violence des hommes à la douceur de la nature (1ère strophe). Mais il nutilise pas darguments, il emploie des images pour choquer, toucher,