Crise de l'ancien régime
L’Ancien Régime est caractérisé par une société tripartite dite fonctionnelle parfaitement illustrée dans un écrit d’Adalbéron de Laon dans son poème au roi Rober en 1025. Celui-ci est l’un des premier à formuler l'idée d'une société médiévale composée de trois ordres à l’image de la Cité de Dieu chez saint Augustin. La théorie des ordines répartit la société selon les fonctions de chacun : les oratores (ceux qui prient, les moines, les prêtres), les pugnatores ou bellatores (ceux qui combattent, à peine 1 à 2% de la population) et les laboratores (ceux qui travaillent ou, plus précisément, qui labourent la terre, l'immense majorité des paysans).
Cette conception fixe la société d’Ancien Régime dans laquelle à partir de Louis XV il n’y a plus de possibilité d’évolution sociale entre ordres et même au sein des ordres. Cette paralysie entraine des tensions entre et au sein de ces différents groupes sociales. De plus le Tiers Etat représentant 98 % de la société ne peut plus exprimer ses revendications depuis 1614, date à laquelle les derniers Etats généraux ont été convoqués.
Dans quelle mesure peut-on affirmer que cette paralysie d’Ancien régime entrainera la restructuration idéologique et politique de cette société ?
Ce blocage de la société sous l’ancien régime tant au niveau idéologique que politique (I) est une menace pour cette société monarchique qui éclatera en 1789 à la Révolution (II).
I/ Le constat d’une société archaïque
Cette société ne correspond plus à l’évolution qui s’est dessinée au XVII et XVIII elle est devenue archaïque (A) ce qui crée des tensions au sein de celle-ci. (B)
A) Des ordres hétérogènes et