UNE CRISE SOCIO- POLITIQUE ?

1- Crise/politique : sens et portée. Dans cette seconde partie, il est question de traiter les formes de mise en cause et de désengagement des citoyens à l’égard des politiques publiques, sociales et économiques menées par les pouvoirs publics en France depuis la période de 2002 à nos jours. Plus essentiellement, il s’agit de faire un diagnostic analytique, synthétique et critique de la crise actuelle du politique et du caractère dominant de déstabilisation généralisée des institutions, des activités organisées, des comportements, des valeurs et des représentations. Parler de crise du politique revient à se poser un ensemble de questions : de quelle crise parle-t-on ? Que faut-il entendre ici par politique ? Où commence la crise du politique ? Quels en sont les traits explicatifs et les modes de dépassements alternatifs ? Pourquoi les politiques publiques mises en œuvre se ressemblent-elles autant, dans leur impuissance à réduire la fracture sociale? D’entré de jeu, il semble que l’expression de ‘crise du politique’ met en en évidence le rapport des citoyens à la politique. Question épineuse et passionnante qui a permis une abondante littérature portant sur la dépolitisation à la crise de la politique (Alain Bertho), la dévaluation du politique (François Furet), le malaise dans la représentation (Pierre Rosanvalon), la demande d’une nouvelle politique (Nonna Mayer, Pascal Perrineau) etc. Pour mieux cerner notre objet, il parait judicieux de procéder ici à un travail préliminaire de définition sur les termes pour comprendre en profondeur la désaffection actuelle vis-à-vis de la politique. Le mot de crise révèle l’état d’un ordre social, politique ou économique en passe de fonctionnement. Selon le Dictionnaire Larousse, il s’agit d’une période difficile, une « situation tendue, de l’issue de laquelle dépend le retour à un état normal ». Il va s’en dire que toute crise témoigne d’un ordre sociopolitique, économique et culturel sujet à