Les génération face à la politique
Un entrelacs de temporalités individuelles et collectives
C’est à la croisée de plusieurs temporalités que peut se décrypter le parcours politique d’un individu.
Une temporalité historique, tout d’abord, fixant le cadre temporel et événementiel des choix et dessinant les bornes et les contours des possibilités d’expression de ces choix. Une temporalité générationnelle, ensuite, qui inscrit l’individu dans l’éventualité d’une communauté d’expériences, à laquelle s’ajoute le temps généalogique, c’est-à-dire l’histoire et l’héritage politique familial, marqué surtout par le travail de négociation que tout individu doit faire, entraînant des mouvements de continuité et de rupture dans la chaîne des générationsVient, enfin, le temps biographique, qui suit le parcours de vie de l’individu, en saisit le rythme, les points d’accélération ou d’inflexion, les temps charnières, mais aussi le sens de la trajectoire sur un plus long terme.
Le parcours politique d’un individu voit ainsi s’enchaîner des séquences dont l’agencement n’est ni linéaire, ni continu. Au cours de ces séquences, son implication politique peut connaître des variations significatives, non seulement en intensité, mais aussi dans ses contenus mêmes.
Les effets du contexte politique : entre distance critique et perte de confiance
Crise de la représentation politique, accroissement des comportements abstentionnistes et des votes blancs : un Français sur trois n’est pas allé voter (32 %) lors du premier tour des élections législatives de 1997. À cela il faut ajouter 5 % de bulletins blancs ou nuls, ce qui porte à 35 % la part électeurs inscrits qui n’ont pas jugé utile de se déplacer ou qui ne se sont pas reconnus dans l’offre