Cs critique
http://philonyc.com/limitesdelaconscience.pdf
Commençons avec un peu d’étymologie. Le mot français conscience vient du latin conscientia qui est formé de cum qui signifie « avec », et de scientia pour « science ».
Relevons à présent les critiques de la conscience comme rapport de connaissance qu’entretient la vie psychique avec elle-même. Cette critique apparaît dès la naissance de la conscience avec Spinoza. Pour celui-ci, nous subissons nécessairement l’action des choses extérieures, ce qui provoque en nous des affects. Or la conscience n’est qu’un redoublement de ceux-ci ; elle ne permet en aucun cas de les comprendre ou d’influer sur eux car elle ne saisit que les effets et jamais les causes, ce que seule la raison est en mesure de réaliser. Pour le comprendre, Spinoza nous invite à réfléchir à une pierre entraîner dans une chute ; cela ne changerait absolument rien si cette pierre avait conscience de sa chute. Nietzsche lui aussi va développer une profonde critique de la conscience et du moi. L’unité du moi n’est qu’illusion. En réalité, le moi est l’effet, la résultante d’une multiplicité de forces ou d’instincts qui sont en lutte dans le corps. Quant à la conscience que l’on a des choses extérieures, elle est conscience d’une apparence car que nous appelons l’essence des choses, ce ne sont que les propriétés qui nous ont frappées le plus fortement. C’est au 20ème siècle que la dénonciation de la conscience se fait la plus radicale. Heidegger, élève de Husserl, émet une critique sans appel de son maître et plus généralement de toutes les philosophies de la subjectivité. Le structuralisme français (Lévi-Strauss, Foucault, etc.), en réaction notamment à l’existentialisme tâche quant à lui de démontrer que l’autonomie de la conscience est un leurre car celle-ci est toujours déterminée par des systèmes ou structures qui la précèdent et la surplombent. Mais la pensée structuraliste va plus loin