Dalou
Au fil des années, j’ai appris à accepter les mentalités un peu conservatrices auxquelles j’étais soumise. Malgré les contraintes, j’ai réussi à construire mon petit monde à moi. Un monde dans lequel je me sentais en équilibre. Un monde auquel je devais mon bien-être. Il arrive, cependant, que je me sente tellement seule que je me surprends à tout remettre en question :
Pourquoi devrais-je me conduire d’une façon qui va à l’encontre de mes envies ? Pourquoi devrais-je me soumettre à des règles qui m’interdisent de vivre à ma guise ? Qu'est-ce qui m’empêche d’y mettre fin ?
Parfois, je réussis à me consoler en me disant que tout ceci prendra bien fin un jour. D’autres fois, c’est insuffisant. C’est à ces instants précis que je me dis que tout cela n’est qu’une question de choix. Oui, c’est moi qui ai préféré cette vie-là à celle dont je rêve. Car rien ne m’y retient, moi seule ai choisi d’y rester. Aucune force ne m’empêche d’ouvrir la porte qui me permettra de suivre mes envies et ma volonté. Aucune force ne m’empêche d’être libre, si ce n’est celle de la peur.
En réalité : J’ai peur. J’ai peur des changements qui surviendraient si je venais à franchir cette porte. Peur de ne pas pouvoir les gérer. J’ai peur de perdre la chose à laquelle je tiens le plus : mon Bonheur actuel. Je me dis que si je laissais libre cours à mes envies, que si j’agissais selon ma volonté et sans limites, je perdrais sans doute le contrôle.
Je n’ose pas risquer de perdre ce qui m’est déjà acquis. Je n’ose pas être libre.
Brusquement, les yeux grands ouverts sur le vide, je me suis arrêtée de réfléchir ; Libre ou non, je ne m’en préoccupe plus. Après tout,