Dans quelle mesure une reprise de la croissance dépend-elle d'une relance de l'investissement ?
" L'investissement est un facteur clé des fluctuations conjoncturelles " (Keynes). Par ceci, il faut entendre deux choses, qui reflètent d'ailleurs bien toute la problématique du sujet qui nous intéresse ici: bien que l'investissement soit un facteur clé d'une croissance économique saine, il reste soumis, comme tout agrégat, aux limites le régissant. Cependant, il reste souvent un doute sur le sens de la relation unissant l'investissement et la croissance économique, et surtout sur sa portée. Nous entendrons par croissance économique l'évolution soutenue pendant une ou plusieurs longues périodes d'un indicateur de richesse tel que le PIB ou le PNB en termes réels, à savoir corrigés de l'inflation. Par ailleurs, l'investissement est l'opération par laquelle un agent économique décide d'acheter des biens de production durables: ils servent plusieurs fois et au moins un an. En ces termes, nous nous interrogerons donc sur la mesure dans laquelle une reprise de la croissance économique dépend d'une relance de l'investissement. Peut-il seul la favoriser ? A défaut, quelles sont les limites de son action ? Pour apporter les réponses requises, nous verrons que si l'investissement constitue bien un facteur clef de la croissance économique ( I ), il n'en reste pas moins régit par des principes qui constituent par la même les limites de son apport bénéfique ( II ).
I - L'investissement, l'un des vecteurs clef de la croissance économique.
A - A court terme, l'investissement favorise la demande.
Investir, c'est acquérir du capital, à savoir des machines, bâtiments ou encore des brevets. En conséquence, si investir revient à acheter, l'investissement représente une composante de la demande globale, à coté de la consommation. Si l'investissement augmente, l demande globale va augmenter: il faut produire davantage de machines, par exemple, pour répondre à la