Dans quelle mesure l'évolution démographique, économique et sociale met-elle en cause la nature du système de financement des retraites en france ?
«La retraite faut la prendre jeune – Faut surtout la prendre vivant. C'est pas dans les moyens de tout le monde.», écrivait de Michel Audiard, pour le film Les Barbouzes en 1964.
Ce credo semble plus que jamais d'actualité, tandis que la France est secouée depuis septembre par de nombreux mouvements sociaux en réaction au projet de loi sur la réforme du système de retraite, visant notamment à retarder le moment du départ des salariés.
Si une réforme apparaît nécessaire aux yeux de l'opinion, les solutions proposées par le gouvernement sont beaucoup moins acceptées. Incompréhension, rancoeurs, manque de dialogue avec les organisations syndicales font de cette réforme l'enjeu de tous les débats et de tous les combats du moment.
Signe du déplacement du débat, les étudiants et lycéens, qui ont récemment rejoint les rangs de la contestation, prouvent bien que la modification du système des retraites et la question de son financement dans un futur proche intéressent un public qui n'est pourtant pas, a priori, directement concerné.
Néanmoins, comment ne pas établir de parallèles entre un marché de l'emploi peu dynamique, entrainant un fort taux de chômage, notamment des jeunes, et par ailleurs une volonté de prolonger la durée d'activité des seniors ?
Ces derniers pointent eux-mêmes du doigts les disparités que cela accentuera entre les différentes catégories socio-professionnelles : à l'heure actuelle, on sait que l’écart d’espérance de vie entre les ouvriers et les cadres est de sept ans laissant aux premiers peu de temps pour jouir de leurs droits à la retraite.
Alors qu'en sera-t-il après un rallongement de la durée du travail ? Des propositions d'aménagements en rapport avec la pénibilité du travail et son impact sur la santé sont à l'étude, mais que mettre derrière cette notion de pénibilité ? La réforme