De l'esclavage des nègres
Tout d'abord, nous montrerons que le discours de Montesquieu semble être un plaidoyer, ensuite, nous prouverons qu'il s'agit d'un réquisitoire implicite, ce qui permettra enfin de dévoiler la maîtrise du pamphlet de Montesquieu.
Un plaidoyer est un discours en faveur d'une cause conçu pour la défendre. Montesquieu apparaît dans un premier temps comme l'avocat des esclavagistes qui offre la liste de leurs arguments. C'est seulement à la deuxième lecture que l'on se rend compte de la supercherie. Dès la première phrase le rapport logique d'hypothèse introduit par "si" accompagné du conditionnel "je dirais" annonce qu'en aucun cas Montesquieu ne pense ce qu'il dit. On en conclut que Montesquieu fait semblant de soutenir l'esclavage.
Montesquieu construit un pseudo plaidoyer dont les principes argumentatifs paraissent solides et crédibles. Il a cherché neuf arguments, ce qui est important. Sept domaines sont abordés: l'économie, la politique, la culture, la religion... ce qui montre que Montesquieu a cherché à être complet et large. L'auteur a utilisé d'ailleurs des expressions péjoratives comme "nègres", "ces gens-là". A l'inverse, des expressions mélioratives ont été employés pour désigner les esclavagistes. Apparament Montesquieu est pour l'esclavage, il va même jusqu'à employer des arguments d'autorité dont la force argumentaire est très efficace. Il fait référence à Dieu pour justifier l'absence d'âme chez les esclaves. Il utilise les pratiques barbares des Égyptiens et Asiatiques pour justifier l'esclavage. La stratégie argumentative semble efficace et convaincante. Or, les arguments sont bancals, banalisent l'horreur et