Lettres persanes
I / Un roman épistolaire:
Le Roman de Montesquieu est une œuvre épistolaire, en effet c'est un recueil de lettres fictives composé de 161 lettres, les intrigues et les incidents qui le composent font du roman une sorte de roman enchâssé.
Poussés par la curiosité et la soif de connaissances et de sagesse, deux Persans, Usbek et Rica, quittent Ispahan et leur harem pour rejoindre la France et sa capitale. Pendant leurs huit années de séjour, ils décrivent à leurs amis restés en Perse (Ibben, Rhédi, Hassein) les coutumes, le mode de vie des français, leur religion ainsi que leurs traditions et écrivent les réflexions que ces mœurs leur inspirent. A travers le voyage de ces deux Persans, Montesquieu va comparer deux mondes l’Orient et l’Occident.
II / Un roman satirique:
Montesquieu, à travers Usbek et Rica, émet un certain nombre de critiques. Se protégeant ainsi de la censure royale, il fait une satire de la fin du règne de Louis XIV.
· La critique des mœurs est efficace et présente un occident inconstant portant une grande attention à l'apparence.
· Mais la critique est aussi religieuse. La confrontation entre l'islam des Persans et le christianisme que Rica et Usbek découvrent en France permet à Montesquieu de se moquer cruellement des rites et des cérémonies ridicules, des dogmes et du clergé. Montesquieu ne prône pas, à travers les lettres de ses deux Persans, l'athéisme : il fait l'éloge d'une religion naturelle faite d'humanité.
· La politique n'est pas épargnée. Montesquieu critique l'absolutisme de la fin du règne d'un roi despotique, dépensier et inconstant.
III / Valeur argumentative : le principe de regard étranger:
Montesquieu introduit Usbek et Rica, deux persans, dans la société française. C'est donc un regard étranger, qui s'étonne, qui ne comprend pas, qui s'amuse, qui est porté sur les mœurs et les institutions françaises.
Ce regard inverse notre rapport