Devoir Bergson la durée
La philosophie de Bergson nait en réaction à la tendance dominante des sciences positivistes et matérialistes de la fin du XIXe siècle à traiter les phénomènes de la vie et de la conscience comme des choses physiques. Loin de saisir la réalité dans sa vérité, l'objectivité dont se prévaut la science finit par n'être plus qu'un schéma ou une maquette sans commune mesure avec ce que la vie et la conscience ont d'essentiel : le mouvement et la créativité. Deux éléments qui, selon Bergson, restituent au temps son influence et sa durée soit son emprise.
Dans la première partie de l'explication, nous verrons la critique des conceptions scientifiques qu'a formulé Bergson puis de quelle manière il a cherché à les comprendre pour les résoudre et enfin comment son concept de durée y répond.
Parce qu'il est matérialisé dans les horloges et les calendriers, le temps de la science est immédiatement pris comme le temps lui même alors qu'il n'en est qu'une traduction statique. Bergson compare le temps réel à un film qui défile sous nos yeux et le temps scientifique à un découpage de l'ensemble des photos le constituant. Dans l'un les images se succèdent produisant un effet de continuité liant passé, présent, avenir. Dans l'autre, le film est réduit à un ensemble d'images classées les unes après les autres, nécessitant pour pouvoir se représenter le sujet du film par exemple, de les positionner différemment sur une table dans un sens de lecture de gauche à droite en général. Ainsi, les scientifiques conceptualisaient le temps, d'une façon détachée de sa qualité réelle de liant. Bergson dit que cette façon de penser le temps constitue une « médiation qui limite notre faculté de penser ». Prenons pour exemple nos objets servant à mesurer le temps (montre, balancier, sablier). Ils nous invitent à penser que le temps s'égrène au lieu de couler, qu'il est une addition perpétuelle dans un espace donné. Ce qui a pour effet de valoriser encore la