Discrimination positive
Finalement, grâce à ce principe, tout individu a la possibilité d’acquérir un certain statut social, et c’est à lui de démontrer qu’il dispose des qualités nécessaires pour occuper cette position. La notion d’égalité des chances n’est pas opposée à l’existence d’inégalités dans la société mais elle définit une certaine conception de la justice sociale, en s’opposant à l’égalitarisme qui peut être défini comme le refus de toute inégalité. Or ce refus peut être liberticide. Ainsi, le philosophe américain John Rawls défend l’idée selon laquelle certaines inégalités peuvent être justes si elles favorisent l’égalité des chances. Nous retrouvons ici le principe d’équité que l’on doit distin- guer de celui d’égalité. L’équité implique que la société reconnaît qu’il existe des différences entre les individus, et qu’il est juste d’appliquer des traite- ments différents à des individus qui ne disposent pas des mêmes avantages sociaux à l’origine. Dès lors, on peut défendre l’existence d’une « discrimi- nation positive » (affirmative action dans le langage anglo-saxon) mise en œuvre aux États-Unis dans les années 1960 afin de favoriser l’accès de la population d’origine africaine à l’Université.
La problématique de l’égalité des chances s’inscrit dans celle des sociétés démocratiques. Pour Tocqueville, la démocratie est un état social caractérisé par l’égalité des conditions, ce qui implique que tout individu peut accéder à toute position sociale. La mobilité sociale est donc une caractéristique fondamentale de toute société démocratique. Cependant, l’égalité des conditions ne signifie pas absence d’inégalités de situations. La démocratie supporte les inégalités matérielles et l’existence d’une hiérarchie sociale mais celle-ci doit être fondée sur le mérite de chacun et ne pas entraîner l’exis- tence de