Reconnaître la vulnérabilité de quelqu’un est-ce le respecter ?

« Tous les hommes ne sont pas vulnérables de la même façon ; aussi faut-il connaître son point faible pour le protéger davantage. » selon Sénèque (extrait De la colère). La vulnérabilité apparaît comme commune à tout homme mais on peut se demander si la prise en compte de cette fragilité potentielle permet ou constitue un frein au respect que ce soit chez moi ou chez l’autre. Faut-il la reconnaître pour respecter une personne ? Est-ce la seule notion qui mérite d’être reconnue ?

Reconnaître la vulnérabilité d’une personne c’est d’abord la considérer comme un sujet moral à part entière avec des droits et comme un objet de devoirs. Chaque individu est en effet un être moral en devenir envers lequel nous avons l’obligation de le respecter sans aucunes conditions. Selon Kant, c’est un absolu de respecter tous les êtres humains.
Quant aux notions de vulnérabilité et de respect, nous pouvons affirmer qu’elles ne se suffisent pas à elles seules et prennent tout leur sens dans la relation à l’autre. La première renvoie au fait qu’une personne soit potentiellement fragile et qu’elle puisse ou non mener à bien une action. Quant à la deuxième, c’est la manifestation à l’autre d’une reconnaissance réelle tout en prenant la mesure concrète de son développement, ses capacités et ses acquis.
De plus, le respect est une valeur morale qu’on se donne à soi-même car on la reconnaît comme digne pour soi mais aussi pour chaque homme. C’est donc une obligation que l’on a envers autrui car l’autre est aussi un sujet de droit, un objet de devoir et non pas un objet pour assouvir nos envies et nos besoins. Vulnérable ou non on ne peut pas nier la dignité des autres.

Toutefois, comment ne pas prendre en compte les dérives possibles liées à la vulnérabilité ? Doit-on remettre en question l’autonomie des personnes vulnérables ?
La vulnérabilité d’une personne met en avant sa fragilité et le risque potentiel de sa