Dissert hist-géo-géopolitique
La croissance économique des années 1950 aux années 1970 a-‐t-‐elle creusé ou réduit les contrastes et les inégalités entre les différentes régions du monde ?
Dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le produit national brut (PNB) du Japon ne représentait que le quinzième de celui des États-‐Unis et la moitié de celui de la République fédérale d’Allemagne (RFA), pourtant autre grand vaincu du conflit. À cette date, près de 40 % de sa population active vivait encore de l’agriculture et de la pêche. Pourtant, moins de vingt plus tard, au début des années 1970, l’économie nippone s’est hissée au deuxième rang mondial, son industrie rivalise avec celle des États-‐Unis ou des États d’Europe occidentale et le niveau de vie de ses habitants s’est fortement amélioré. Cette métamorphose marqua durablement les contemporains qui n’hésitèrent pas à parler de «miracle» pour qualifier la croissance japonaise. Quoiqu’exceptionnelle, cette phase d’évolution positive des productions de biens et de services s’inscrit dans un contexte international positif. En effet, à partir du début des années 1950, une fois la reconstruction bien engagée en Europe et au Japon, le monde entre dans une longue phase de croissance qui ne prendra fin qu’au début des années 1970, sous l’impact des difficultés monétaires et des chocs pétroliers. Particulièrement marquée dans les pays développés à économie de marché (PDEM), qui sont situés en Amérique du Nord, en Europe occidentale et dans une partie du Pacifique occidental (Japon, Australie et Nouvelle-‐Zélande), cette période de croissance, que l’économiste français Jean Fourastié qualifia de « Trente Glorieuses » à la fin des années 1970, concerne également l’URSS, les économies communistes d’Europe centrale et orientale mais aussi les États du Tiers Monde. Or si les PDEM ont engagé depuis plusieurs décennies un processus d’essor économique et si les États communistes d’Europe s’appuient déjà sur leur potentiel