don juan
Il existe trois types de point de vue que l’on peut symboliser par les formules suivantes :
1 - Narrateur > Personnage (Le narrateur en sait plus que le personnage). C’est le point de vue zéro.
2 - Narrateur = Personnage (Le narrateur ne dit que ce que sait le personnage). C’est le point de vue interne.
3 - Narrateur < Personnage (Le narrateur en dit moins que n’en sait le personnage). C’est le point de vue externe.
Notez que l’on ne parle pas toujours de point de vue, mais aussi de focalisation. C’est à peu près la même chose et j’emploie souvent indifféremment l’un ou l’autre.
Le terme de focalisation signifie Concentrer en un point, comme avec un appareil photo ou une caméra. La focalisation porte le plus souvent sur une partie narrative, qui peut-être fort brève, plus rarement sur une œuvre entière.
I. Le point de vue zéro
C’est une absence de focalisation, c’est-à-dire qu’il n’y a aucune « restriction de champ », pas de sélection de l’information narrative. La perception est illimitée. C’est l’omniscience narrative. Le narrateur en sait plus que le personnage et peut être comparé à Dieu, puisqu'il connaît le passé, le présent et l'avenir ou encore les pensées de chacun de ses personnages, même ce qu'ils cachent.
Dans l'extrait ci-dessous, le narrateur sait tout de Louis Lambert. Il connaît même sa destinée. Il connaît également les intentions du père.
Louis Lambert naquit, en 1797, à Montoire, petite ville du Vendômois, où son père exploitait une tannerie de médiocre importance et comptait faire de lui son successeur ; mais les dispositions qu’il manifesta prématurément pour l’étude modifièrent l’arrêt paternel. D’ailleurs le tanneur et sa femme chérissaient Louis comme on chérit un fils unique et ne le contrariaient en rien. L’Ancien et le Nouveau Testament étaient tombés entre les mains de Louis à l’âge de cinq ans ; et ce livre, où sont contenus tant de livres, avait décidé de sa destinée. (Louis Lambert d’Honoré de Balzac)