Dossier Psychologie Clinique, dimension déficitaire du symptôme
De nos jours, la société dans laquelle nous évoluons tend à gommer les différences qu'il existe entre tout un chacun. L'idée de norme, prise comme règle générale, entraîne une ségrégation des phénomènes hors norme comme étant des éléments à ramener vers la normalité.
Une certaine intolérance face à la différence s'installe, laissant transparaître de façon sous jascente la conception médicale du monde tel que nous en faisons l’expérience.
Cette conception intègre les symptômes comme déficitaires par rapport à cette normale, à notre société. Elle repose sur la définition médicale du symptôme comme étant un signe présent au niveau de l'organisme en réponse à un dérèglement, à une altération ou à un trouble. L'objectif étant de faire disparaître ce signe témoignant d'un dysfonctionnement, d'un déséquilibre ou d'une pathologie. La médecine se veut capable de curer les mots portant atteinte à notre « bonne santé »; de tout guérir. Pour ce faire elle utilise une classification basée sur l'observation et la description de signes à déchiffrer et à classer dans des catégories pré-établies, permettant ensuite le diagnostic, le traitement et la remise à la norme (par exemple le DSM IV en psychiatrie). Le diagnostic ainsi élaboré aboutit à la séparation de la maladie du malade, la rendant totalement étrangère au sujet, déshumanisant le patient car l'idée qu'il peut se faire de son trouble n'est d'aucune d'importance.
Lorsqu'il s'agit d'appliquer ce modèle médical aux maladies mentales, nous nous heurtons à un clivage. Comme le souligne E. Jalley, le champ de la psychologie clinique est celui où s'oppose deux tendances radicalement différentes : la tendance naturaliste inspirée par les sciences naturelles et la tendance humaniste proche de la psychanalyse.
L'ouverture au champ