Droit canonique - généralités
En même façon que les juristes qui ont étudié le droit romain, les canonistes ont commencé leur travail. Ceux qui ont fait des études sur le Decretum Gratiani sont nommés décrétistes. Le droit canonique a modifié aussi par exemple les procédures pour les élections. C'est le droit matrimonial qui est le plus marqué par le droit canonique médiéval. Le droit canonique n'était pas seulement important pour l'Eglise. Il a touché la vie privée et publique. Les canonistes ont construit l'argumentation que le droit canonique puisse être applicable à cause de quelqu’un et son état ("ratione personae"), à cause de la matière ("ratione materiae") et à cause d’injustice, des péchés pas remis ou le refus de droit ("ratione peccati"). Ainsi le droit canonique s'appliquait sur les gens fiancés ou mariés, les veuves, les étudiants, voyageurs, crucifères, marchants et banquiers.
Une vague de systématisation a lieu au xvie siècle sous l'impulsion du pape Grégoire XIII, juriste de formation. Durant le concile de Trente, Pie IV crée une commission, les correctores romani(correcteurs romains) pour réviser le Décret de Gratien. Sous Grégoire XIII, lui-même ancien membre, leur nombre est augmenté et finalement, en 1582 est promulgué le Corpus juris canonici qui fait autorité avec les ordos liturgiques, les actes conciliaires et les actes épiscopaux et apostoliques.
La première codification du droit canonique est entrée en vigueur en 1918. Elle condensait une pratique normative progressivement assemblée au sein du Corpus Iuris Canonici, officialisé au XVIe siècle et dont le premier grand oeuvre remontait à la compilation privée du Décret de Gratien au XIIe siècle.
Le Décret de Gratien (en latin Concordia discordantium canonum, « concorde des canons discordants », plus connu sous le titre Decretum Gratiani) est une œuvre majeure du droit canonique, rédigé entre 1140 et 1150, qui rassemble plus de 3 800 textes : canons dits apostoliques, textes