Economie positive
Ce texte de Milton Friedman s’interroge sur le contenu d’une méthodologie permettant de faire progresser nos connaissances scientifiques en économie. En particulier, l’auteur cherche à démontrer que, contrairement à une opinion souvent professée, l’adéquation des théories économiques avec notre perception des motivations sous-jacentes aux comportements économiques n’est pas un critère pertinent pour juger de leur validité scientifique. Pour démontrer cette proposition, Friedman observe que les connaissances économiques prennent trois formes différentes : l’économie se compose tout d’abord de savoirs établis non scientifiquement (art) que l’auteur ignore dans la suite de son analyse. Elle est aussi une science permettant la formulation de proposition normatives, -c'est-à-dire déduites à partir de systèmes de valeurs éthiques, et positives, déduites à partir de chaînes de causalités mises en évidence dans le fonctionnement empirique des économies. L’absence de consensus sur la méthodologie pour formuler des propositions économiques positives est particulièrement importante selon Friedman. En effet, la persistance d’importants débats sur les politiques publiques s’explique selon lui par une divergence d’opinions non sur leurs finalités normatives, -souvent consensuelles dans les sociétés occidentales, -mais sur leur capacité à atteindre ces finalités. En d’autres termes, c’est donc l’absence de consensus sur le contenu d’une « économie positive » qui fait défaut et il est donc nécessaire de préciser quelle est la méthode pertinente d’élaboration de ces connaissances. Comme toute science, le principal critère scientifique de sélection d’une hypothèse devrait être sa robustesse, c'est-à-dire sa capacité à ne pas voir ses prédictions infirmées par les expérimentations tentées pour les tester. Une difficulté spécifique à l’analyse économique est l’incapacité des chercheurs à créer