Metteur en scène : cher comédiens, comédiennes bonjour. Nous sommes réunis ici aujourd’hui pour finaliser notre « étrange monstre », notre pièce tant attendu, L’Illusion Comique et non pour dévorer le buffet froid comme l’a déjà fait Robert Podalydès. L’acte que nous allons mettre scène, le cinquième, représente l’apogée de la pièce, par son dénouement inattendu Corneille célèbre les bienfaits moraux du théâtre. Je veux une mise en scène inventive, cette histoire d’un fils, renié par son père et reconquérant honneur et affection grâce à son engagement de comédie doit se révéler d’une incroyable modernité. Et j’insiste sur le mot modernité, il ne s’agit pas de copier mot à mot l’œuvre originale de Corneille mais de mettre au gout du jour cette pièce. Bien je crois qu’il est temps de passer aux choses concrètes ; dernière chose, sachez que je suis ouvert à toutes remarques et que j’accepte les critiques.
Le metteur en scène descend de l’estrade, vient à la rencontre de ses comédiens et s’assoit.
Metteur en scène : tout d’abord j’aimerais que nous parlions des personnages. En effet tout commence par ça, vous devez connaitre parfaitement votre personnage. Je voudrais commencer par le duo Alcandre/Primadant. Par votre bouche dans la scène 5 vous effectuez un hommage au théâtre et à tous ceux qui sont concernés par cet art. Toi Primadant quand dans cette scène tu vois une troupe obtenir et se partager un profit certain tu dois être ébloui par la puissance théâtrale. Cette scène représente le triomphe du mage-dramaturge qui obtient la reconnaissance par un père de l’identité de son fils, la réconciliation d’un père et d’un fils et l’abandon des préjugés tant attaché à cette profession honorable qui est le théâtre.
Comédien jouant Alcandre : je suis d’accord et j’ajouterais qu’Alcandre est en quelque sorte le metteur en scène et dramaturge de la pièce, il est d’ailleurs annoncé au début de la pièce comme celui qui connaît l’avenir et les choses passées. Il est vu