Ecrit d'invention – tirade de Sganarelle après la tirade sur l'insctance de Don Juan

Don Juan: […] Il n'est rien qui puisse arréter l'impetuosité de mes désirs: je me sens un coeur a aimer toute la terre ; et comme Alexandre je souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses.

Sganarelle, levant les bras au ciel et se tournant sur lui même: Et voilà que vous vous comparez a Alexandre ? Homme fin stratège, qui eût voulu conquérir l'ensemble ce monde connu. Est-ce pour vous les femmes qui en sont sous entendu ? Sganaraelle le regardant fixement, attendant une réponse, sans le laisser répondre, nul ne sert de répondre, j'en connais la réponse maître. Voilà une bien belle tirade que vous nous avez faite... Auriez vous un talent ? Un don dans l'art des lettres ? Car vos phrases sont bien tournées et cherchent la raison. Sganarelle montre Don Juan du doigts Seulement par ces mots vous reflettez beaucoup de votre être. Vous êtes un charmeur à toute épreuve, nule demoiselle de peut vous échapper, vous vous lassez des prolongements et n'aimez que les commencement, comme vous l'avez si bien dit : “ tout le plaisir de l'amour est dans … le changement” si je me souviens bien. Pour vous, pour que le désir persiste, il vous faut être inconstant. L'essentiel est le désir et non pas l'amour. C'est la raison pour laquelle vous ne pouvez être fidèle mais vous vous devez au contraire de séduire ou d'être séduit par le plus de femme possible. De plus vous refusez de vous attacher :"je ne puis refuser [...] je les donnerais tous " n'engage point". Cette multiplication des conquêtes est une peur de la dépendance alors vous remettez en cause, de manière implicite, le sacrement du mariage (début) et songez bien évidemment à Elvire que vous venez d'épouser et d'abandonner, Sganarelle tapant du pied. Pour vous le mariage s'oppose à la nature de l'homme qui est d'être en proie au désir. Seulement, ce désir de liberté est aussi, peut-être, une