Effet de l’âge sur la récupération des noms propres
I. La reconnaissance des visages
Les visages constituent une catégorie de stimulus unique par la richesse des informations qu’ils véhiculent (Young, 1997). Ils sont à la fois les vecteurs visuels principaux de l’identité individuelle, et des vecteurs essentiels de communication (verbale et non verbale), d’intentions et d’émotions entre individus. Sur le plan perceptif, la reconnaissance des visages constitue une des capacités les plus étonnantes, et les plus performantes, du système visuel humain (Bruyer, 1983). En effet, le visage appartient à une classe d’objet morphologiquement plus complexe que les autres catégories d’objets du fait de la nécessité d’extraire, d’une configuration générale commune à tous les visages, la physionomie ou les traits distinctifs qui sont uniques à chacun. En fait, la spécificité des visages résulte de leur caractère d’identifiant universel aisément accessible.
Le visage détermine donc l’identité et cette identité nécessite une discrimination absolue d’un visage déterminé dans la classe des visages. Ce fait est très important et permet de dissocier la classe des visages de la plupart des autres classes d’objets qui possèdent également des propriétés de simplicité structurelle et de variabilité des exemplaires car il est important de ne pas confondre la reconnaissance des visages avec celle d’un autre objet visuel. En d’autres termes, l’identification d’un visage doit être absolue et atteindre le « degré de finesse » discriminatif le plus élevé possible.
La littérature a relativement tardé à apporter des éléments sur le fonctionnement de reconnaissance des visages, la démarche jusqu’aux années 1980 étant plutôt empirique. Par la suite, l’intérêt des chercheurs pour la reconnaissance des visages, et les données issues de la psychologie expérimentale, de la neuropsychologie, de la neurophysiologie et des neurosciences cognitives relatives à cette question ont permis d’émettre l’hypothèse d’une spécificité des